Quand un musulman décide sérieusement d’apprendre l’arabe, une question revient très souvent : faut-il d’abord apprendre à écrire ou privilégier la compréhension orale ? Ce dilemme bloque des dizaines de frères et sœurs motivés. Et parfois pendant des mois. Résultat : aucune progression réelle, aucune régularité, juste de la confusion. Il est temps de trancher.
L’objectif n’est pas académique, mais spirituel
Avant de parler méthode, posons le cadre. Apprendre l’arabe n’est pas comme apprendre l’espagnol ou l’anglais. Il ne s’agit pas de tourisme ou de carrière. Il s’agit de comprendre la Parole d’Allah ﷻ, les paroles du Prophète ﷺ, la prière, les invocations, la science religieuse.
L’imam Ash-Shafi’i a dit : « Les gens n’ont pas délaissé la science que lorsqu’ils ont abandonné la langue arabe. » Comprends bien cette phrase. Si tu ne maîtrises pas cette langue, tu passeras à côté d’une bonne partie du dīn.
La compréhension orale vient avant l’écriture
Voici la vérité que beaucoup de débutants ignorent : si tu ne comprends pas ce que tu entends, ton apprentissage reste mécanique, froid, sans vie. Commencer par la compréhension orale, c’est s’habituer aux sons de la langue, à son rythme, à son intonation. C’est ce que font naturellement les enfants arabes : ils écoutent d’abord, ils parlent ensuite, et enfin ils apprennent à écrire.
Et les savants, eux aussi, insistent sur l’importance d’écouter les savants arabophones, les lectures du Qur’an, les explications en arabe. Pourquoi ? Car l’oreille musulmane doit être formée à entendre les vérités en arabe.
Tu ne pourras pas écrire ce que tu ne comprends pas
Combien d’élèves commencent à recopier des lettres, des mots, sans même savoir ce qu’ils veulent dire ? Le résultat est prévisible : ennui, lassitude, abandon. L’écriture a un sens uniquement si elle est accompagnée de compréhension. Sinon, c’est de la calligraphie, pas de l’apprentissage.
Sheikh Ibn Uthaymīn a dit : « La compréhension précède la mémorisation. Car celui qui comprend ancrera mieux ce qu’il apprend. » Cela s’applique parfaitement ici.
Alors on oublie l’écriture ?
Pas du tout. Mais elle vient en soutien. Quand tu auras assimilé les sons, les structures simples, les phrases de base, alors tu commenceras à écrire avec beaucoup plus de sens. Tu ne seras pas juste en train de tracer des lettres, tu seras en train de noter ce que tu comprends.
Commence par écouter, puis parler. Ensuite lis. Et enfin écris. Dans cet ordre. C’est ce que la nature humaine suit depuis toujours.
Comment organiser ton apprentissage ?
Voici une méthode simple :
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Phase 1 – Immersion auditive : écoute du Qur’an, des conversations simples, des dialogues basiques. Utilise des applications comme « ArabicPod101 » ou « Talk in Arabic ».
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Phase 2 – Répétition orale : répète à voix haute. Utilise les phrases du quotidien. Force-toi à parler même si c’est avec des erreurs.
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Phase 3 – Lecture de base : commence à lire l’alphabet, puis des mots simples, avec sens.
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Phase 4 – Écriture consciente : écris ce que tu comprends. Pas de copier-coller vide. Fais-le avec intention.
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Et pour les enfants ?
La même logique s’applique. Même pour un enfant, l’oral doit primer. Apprends-lui à dire « Bismillah », « As-salām ʿalaykum », à répéter des versets, avant de lui mettre un crayon dans la main.
Le piège à éviter
Ne perds pas ton temps avec des méthodes qui t’apprennent à écrire sans comprendre. Le but n’est pas de recopier un Qur’an sans le vivre. Le but est de goûter à la douceur de la parole d’Allah ﷻ. Et cela commence par la compréhension.
En résumé
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Apprends à écouter et à comprendre d’abord
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Parle ensuite avec les mots simples
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Apprends à lire dans le contexte de ce que tu entends
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Et termine par l’écriture pour renforcer
Apprendre l’arabe, ce n’est pas une course. C’est un chemin vers Allah ﷻ. Et ce chemin mérite méthode, discipline, et sincérité.
