Les erreurs de traduction les plus graves du Qur’an en français

Les erreurs de traduction les plus graves du Qur’an en français - Merkez al Bourhan

Beaucoup de musulmans lisent aujourd’hui le Qur’ān en français, pensant comprendre fidèlement le message divin. Pourtant, une traduction n’est jamais qu’une interprétation. Elle est limitée, imparfaite, et parfois trompeuse. Certaines erreurs de traduction en français ont altéré profondément le sens des versets et peuvent induire en erreur celui qui se contente du texte traduit.

Le Qur’ān n’est pas traduisible au sens strict

L’imam Ash-Shāṭibī a dit : « Le Qur’ān a été révélé dans la langue arabe claire. Celui qui prétend le comprendre en dehors de cette langue réduit sa portée. » (Al-Muwāfaqāt).

Une traduction n’est jamais la Parole d’Allah ﷻ, mais un commentaire humain. Lire le Qur’ān en traduction peut aider à saisir une idée générale, mais ne remplace jamais la lecture en arabe.

Exemple 1 : « Dîn » traduit par « religion »

Dans de nombreuses traductions, le mot dīn est traduit par « religion ». Or, le sens arabe est beaucoup plus vaste : il englobe la croyance, la pratique, le système de vie et le jugement d’Allah ﷻ. Réduire dīn à « religion » le fait ressembler à un simple choix spirituel, comme on parlerait de catholicisme ou de bouddhisme. Cela diminue la portée du mot, alors qu’Allah ﷻ dit : ﴿ إِنَّ الدِّينَ عِندَ اللَّهِ الْإِسْلَامُ ﴾ « Certes, la religion auprès d’Allah, c’est l’Islam. » (Āl ʿImrān, 19).

Exemple 2 : « Taqwa » traduit par « crainte »

Le mot taqwā est souvent traduit par « crainte ». Mais son sens est plus riche : c’est le fait de placer entre soi et le châtiment d’Allah une protection, par l’obéissance et l’éloignement du péché. Ibn Kathīr a dit dans son Tafsīr : « Taqwā signifie obéir à Allah en suivant Sa guidance et s’éloigner de Sa désobéissance. » La traduire simplement par « crainte » réduit ce sens global et peut décourager le lecteur francophone qui ne perçoit que la peur, sans la dimension de piété active.

Exemple 3 : « Ṣalāt » traduit par « prière »

Le terme ṣalāt ne signifie pas seulement « prière ». Il englobe la récitation, les positions précises, les invocations et la connexion spirituelle avec Allah ﷻ. Traduire ṣalāt par « prière » donne l’impression d’un simple acte comme chez les chrétiens, alors qu’il s’agit d’un rituel codifié révélé par Allah ﷻ et transmis par le Prophète ﷺ.

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Exemple 4 : « Zakāt » traduit par « aumône »

Beaucoup de traductions rendent zakāt par « aumône ». Mais la zakāt n’est pas une simple charité : c’est un pilier obligatoire, calculé avec des règles précises, et dont l’absence constitue un grand péché. Ibn ʿUthaymīn a dit : « La zakāt n’est pas un choix, mais une obligation, et sa négligence expose à un châtiment sévère. » La réduire à « aumône » banalise ce pilier.

Exemple 5 : « Kufr » traduit par « mécréance »

Le terme kufr est plus profond que « mécréance ». Il signifie littéralement « couvrir la vérité ». Il englobe différents degrés : le rejet, l’ingratitude, le déni volontaire. Réduire kufr à « mécréance » simplifie à l’extrême et peut effacer des nuances essentielles.

Les conséquences de ces erreurs

Ces erreurs ne sont pas de simples détails : elles façonnent la compréhension de l’Islam chez celui qui se limite aux traductions. Lire « dīn » comme « religion » peut faire croire que l’Islam est un choix parmi d’autres. Lire « zakāt » comme « aumône » peut amener à négliger une obligation. Lire « ṣalāt » comme « prière » peut faire perdre la précision du culte.

Voilà pourquoi les savants insistent : il faut apprendre l’arabe pour saisir le vrai sens.

Le conseil des savants

L’imam Mālik a dit : « La langue arabe est la langue de l’Islam et de ses sciences. Celui qui la néglige se prive d’une grande part de la compréhension. » Ce n’est pas un luxe, mais une nécessité.

Conclusion

Lire le Qur’ān en français peut donner une idée générale, mais ne doit jamais remplacer l’apprentissage de l’arabe. Les erreurs de traduction en sont la preuve : un seul mot mal rendu peut changer une compréhension entière. Si tu veux goûter à la profondeur de la Parole d’Allah, tu dois t’efforcer d’apprendre la langue dans laquelle Il a révélé Son dernier message.

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