Pourquoi les francophones mettent plus de temps à apprendre l’arabe ?

Pourquoi les francophones mettent plus de temps à apprendre l’arabe ?

Apprendre l’arabe est un chemin noble, mais beaucoup de francophones se découragent rapidement. Ils se comparent aux non-francophones, pensent être “moins doués”, ou croient que la langue est inaccessible. Pourtant, la réalité est simple : ce n’est pas une question d’intelligence. Ce sont les caractéristiques de la langue française qui rendent le parcours plus long. Comprendre cela est essentiel pour avancer avec sérénité.

Allah ﷻ dit : « Nous l’avons révélé, un Qur’an en arabe clair » (Sourate Yūsuf, v.2).

Ce verset rappelle que la langue arabe est précise, structurée et maîtrisée. Et c’est justement cette précision qui peut déstabiliser un francophone.

Vous allez comprendre pourquoi.

1. Le français n’a pas de système basé sur les racines

La langue arabe est construite sur des racines trilittères qui donnent naissance à des centaines de mots d’un même noyau.

Le français, lui, fonctionne différemment.

C’est pourquoi, lorsqu’un francophone apprend un mot en arabe, il pense devoir l’apprendre comme un mot “isolé”.

Mais l’arabe ne fonctionne pas ainsi. Sa richesse repose sur le lien entre les formes verbales, les dérivations et la morphologie.

Comprendre ce système demande un temps d’adaptation.

C’est normal, et ce n’est pas un signe de faiblesse.

Vous pourrez aimer aussi : Comment le vocabulaire arabe est construit à partir des racines trilittères

2. L’arabe possède des sons absents du français

Beaucoup d’élèves confondent ص avec س, ou خ avec ح.

Ils n’entendent pas la différence, car leur oreille n’a jamais été exposée à ces sons.

Dans Sharḥ al-Muqaddima (p. 41), Ibn al-Qayyim a expliqué que la bonne prononciation influence directement la bonne compréhension. Ce principe est vrai dans toutes les sciences de la langue, même si l’auteur ne parlait évidemment pas des francophones.

Ainsi, apprendre une nouvelle phonétique demande un entraînement régulier :

  • écouter du Qur’an chaque jour,

  • répéter à voix haute,

  • corriger sa bouche et sa respiration,

  • être patient.

Une bonne oreille s’entraîne. Rien n’est figé.

3. Le français a une logique grammaticale très éloignée de celle de l’arabe

Le français ne décline pas les mots.

L’arabe, oui.

Dans al-Kitāb de Sībawayh (vol. 1, p. 62), l’auteur explique que l’ʾiʿrāb — les terminaisons — permet d’identifier le rôle exact d’un mot dans la phrase. Sans cela, le sens change.

Or le francophone n’a aucun réflexe naturel pour analyser une phrase selon l’ʾiʿrāb.

Il doit donc créer de nouveaux mécanismes mentaux.

C’est ce qui donne l’impression d’avancer “lentement”.

Mais cette lenteur est simplement la construction d’une logique linguistique neuve.

4. Le francophone veut souvent “comprendre avant de lire”

C’est l’un des obstacles les plus fréquents.

Un francophone essaie de comprendre la phrase en entier, alors que la langue arabe demande d’abord :

  • reconnaître les lettres,

  • lire sans vocalisation,

  • analyser la grammaire,

  • puis comprendre.

Ibn Kathīr, dans Tafsīr Ibn Kathīr (vol. 1, p. 39), rappelle que la compréhension du Livre d’Allah repose sur la maîtrise de la langue.

Cette maîtrise demande un ordre pédagogique précis.

Le problème n’est pas la personne.

Le problème est l’approche.

5. Le français pousse à la traduction mot à mot — une erreur grave

Le francophone est habitué à traduire dans sa tête.

C’est un réflexe automatique.

Mais en arabe, le sens dépend :

  • du contexte,

  • de l’intention,

  • de la conjugaison,

  • de la forme verbale,

  • de la position dans la phrase.

Traduire mot à mot est dangereux.

C’est ce qui conduit aux plus grandes incompréhensions dans le Qur’an.

Le remède ?

Lire en arabe, penser en arabe, et ne traduire qu’en dernier recours.

6. Le rythme de vie occidental ralentit l’apprentissage

En France, les journées sont remplies :

  • travail,

  • transport,

  • responsabilités,

  • distractions permanentes.

Tout cela coupe l’élève de la langue qu’il veut apprendre.

Même si cela n’est pas une preuve directe, l’expérience des professeurs montre que l’environnement joue un rôle massif.

Le cerveau a besoin de répétition; mais la répétition est difficile dans une vie surchargée.

Le problème n’est pas l’élève.

C’est son environnement.

7. Ce que disent les savants : l’effort constant dépasse la difficulté

Même si aucun savant ne parle des “francophones”, ils décrivent parfaitement les obstacles de l’apprentissage.

Dans Miftāḥ Dār al-Saʿāda (vol. 1, p. 122), Ibn al-Qayyim a dit :

« Celui qui s’efforce constamment dans une science finit toujours par en goûter la douceur. »

Cette règle s’applique aux francophones comme à tout le monde :

➡️ Ce n’est pas la langue qui est “trop dure”.

➡️ C’est la constance qui manque.

8. Conclusion : vos difficultés ne sont pas un défaut, mais un contexte

Tu n’as pas grandi dans un pays arabophone.

Tu n’as pas entendu les lettres depuis ton enfance.

Tu n’as pas appris les racines, ni l’ʾiʿrāb, ni la logique de la langue.

Et pourtant, tu veux comprendre le Qur’an.

Tu veux lire les hadiths.

Tu veux goûter la beauté de la langue qu’Allah ﷻ a choisie.

Ta difficulté n’est pas un handicap.

C’est un contexte.

Et un contexte peut être surmonté par :

  • une méthodologie solide,

  • de la patience,

  • et de la persévérance.

Tu peux réussir, même si cela te prend du temps.

Ce temps fait partie de l’adoration.

TU AIMERAIS LIRE ET ÉCRIRE L'ARABE GRATUITEMENT ?

Reçois ta formation vidéo complète pour apprendre à lire et écrire l’arabe en moins de 15 jours.