Dès le plus jeune âge, un enfant commence à capter des mots simples et des signes du langage. Il en est ainsi des mots comme, ‘’papa’’, ‘’maman’’, ‘’oui’’ et ‘’non’’. L’affirmation comme la négation sont prononcés par la langue mais aussi par un signe de la tête. Ce sont des réflexes et des attitudes de vie pour communiquer qui font partie des rudiments de la communication. C’est pour cela qu’apprendre à dire ‘’Non’’ fait partie des premiers actes de langages dans toutes les langues. La négation en arabe prend de multiples formes. Sa forme de base se prononce ‘’La’’, et c’est celle-là que nous abordons ici au travers de quatre catégories différentes.
Non en arabe Mou’djam Al Loughah
Notre sujet étant centralisé sur la négation en arabe, voyons sa définition au sein d’un dictionnaire. Mou’djam Al Loughah Al ‘Arabiyah Al Mou’asarah, donne ainsi sa définition du mot ‘’Négation’’ qui se dit ‘’Nafy’’ en arabe. Nous retenons ici deux sens donnés ;
‘’ La négation [singulier] : sa racine est (le verbe)‘’Nafa’’. Son jugement correspond à l’expulsion d’un individu de ses villes. Sa résidence se fait dans une autre ville pour un temps précis ou pour toute la durée de sa vie ‘’.
Ici donc, la négation est comprise dans le sens de l’exil et de la déportation. Puis, plus loin, le dictionnaire donne le sens de ‘’Nafy’’ d’un point de vue de la grammaire arabe en disant ;
‘’ Les particules de la négation : ce sont des mots qui indiquent l’absence de la réalisation d’un événement ou d’une information. Comme par exemple ‘’La’’ (…) ‘’
Le Non en arabe pour l’interdiction : ‘’La an-nahiyah’’
Ce genre de négation indique l’interdiction de commettre un acte. Elle est elle-même subdivisée en deux catégories. La première catégorie est celle qui traduit un ordre émanant d’une entité supérieure pour son récepteur. Le locuteur se trouve donc au-dessus de l’auditeur. C’est comme le fait de dire par exemple : ‘’ Ne néglige pas ton travail ! ‘’, ou bien le fait de dire ‘’ Ne sois pas en retard à l’appel ! ’’. Ici, le père, la mère ou l’instituteur se trouve dans une position de supériorité par rapport à l’enfant ou à l’élève. Il ou elle lui ordonne donc de ne pas faire telle et telle chose.
Sous une autre forme, le rapport est inversé. On a donc la personne qui demande qui se trouve elle en position d’infériorité. Cela est le type même de l’invocation que le serviteur adresse à Allah son Seigneur. On a à titre d’exemple de cette règle, un passage du dernier verset de la sourate Al Baqarah (La Vache). Ce verset est le verset 286 dans lequel Allah soubhanahou wa ta’ala a dit ;
‘’ O Seigneur ! Ne nous charge pas d’un lourd fardeau comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. ‘’
L’adorateur ne peut évidemment rien ordonner au Seigneur des mondes alors que son invocation s’effectue sur le modèle du verbe à l’impératif.
Signification de ‘’La an-nafiyah’’, ‘’Non’’ de la négation
Cette forme de négation se caractérise par le fait de nier une chose, un fait. On peut nier par le moyen de cette particule la survenance d’une chose ou sa réalité. Cela peut se faire au niveau d’un verbe ou d’une appellation quelconque. Dans une phrase, on peut dire par exemple ;
‘’ Ahmad n’est pas parti au marché ‘’. On peut dire de même: ‘’ Le verre d’eau n’est pas sur la table ’’.
Explication du ‘’La an-nafiyah lil djins’’, la négation absolue
Ce troisième type de négation sert à nier une chose d’une manière catégorique et absolue. Elle est la négation qui est employée lorsque l’on prononce l’attestation de l’Unicité Divine ;
‘’ La ilaha illa Allah ‘’
Par cette parole, on nie d’une manière totale qu’il puisse y avoir d’autres divinités qui méritent le droit d’être adorées en dehors d’Allah. D’un point de vue grammatical, nous relevons un point. Ce point est que le mot qui suit la négation est marqué par une fathah. Ceci est le signe qui indique que nous sommes en présence du ‘’La an-nafiyaht lil djins’’. Le deuxième verset de la sourate Al Baqarah (La Vache) illustre par exemple cette règle. Allah ta’ala a dit ;
‘’ Ceci est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute, c’est un guide pour les pieux ‘’
Il n’y a aucun doute : la rayba.
Dans le Coran, ‘’Al qasam bi la’’
Dans le Coran, Allah soubhanahou wa ta’ala, a juré en commençant par dire ‘’La’’. On appelle ce type de serment ‘’Al qasam bi la’’. On traduit cette phrase par : le serment (ou le fait de jurer), en employant le ‘’Non’’. Allah a dit dans la sourate Al Waqi’ah (L’évenement) au verset 75 ;
‘’ Non !… Je jure par les positions des étoiles ! ‘’
Ibn Kathir (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit dans son exégèse ;
‘’ Allah, soubhanahou wa ta’ala, jure par ce qu’Il veut parmi Ses créatures, et c’est là une preuve de Sa grandeur. Pour certains exégètes, ‘’La’’, ne porte pas le sens d’une négation mais d’une insistance. Et c’est ce qu’ibn Jarir rapporte de Sa’id ibn Djoubayr. Pour d’autres, ‘’La’’, porte le sens d’une négation et le serment est ainsi formulé dans sa forme négative. Ce qui signifie : Non ! Je jure par les positions des étoiles, le Coran n’est pas comme vous le prétendez, une magie ou une divinisation, mais il est un Noble Coran. Ibn Djarir mentionne que certains spécialistes de la langue arabe ont établi que cette formulation signifiait : il n’est pas tel que vous le prétendez. »
Allah ta’ala a dit au deux premiers versets de la sourate Al Qiyamah (La Résurrection) ;
‘’ Non !… Je jure par le jour de la Résurrection ! ‘’
‘’ Mais non ! Je jure par l’âme qui ne cesse de se blâmer. ‘’
Ibn Kathir a dit concernant ces versets ;
‘’ Nous avons vu à plusieurs reprises que lorsque l’objet du serment est une négation, il est permis de mentionner ‘’La’’ avant le serment afin de l’appuyer. L’objet du serment ici est l’affirmation de l’avènement de la Résurrection et la réfutation de ce que prétendent les ignorants affirmant l’impossibilité de la résurrection des corps. C’est pourquoi Il dit ta’ala ; ‘’ Non !… Je jure par le jour de la Résurrection ! ‘’ Mais non ! Je jure par l’âme qui ne cesse de se blâmer [que vous serez ressuscités]. Pour Al Hassan, Il a juré par le Jour de la Résurrection mais pas par l’âme qui ne cesse de se blâmer. Qatadah a dit ; ‘’ Bien au contraire, il a juré par les deux ’’. (…)Et ce qui est authentique est qu’Il a juré par les deux comme l’a dit Qatadah, qu’Allah lui fasse miséricorde. Et c’est ce qu’on rapporte d’ibn ‘Abbas et de Sa’id ibn Djoubayr. Et ibn Djarir c’est le choix qu’en a fait ibn Djarir ’’.
Dans la sourate Al Balad (La Cité), Allah a dit au premier verset ;
‘’ Non !… Je jure par cette cité ! ‘’